Staline n’ajouta pas (bien qu’il eût pu le faire) que le dernier tiers des grandes entreprises industrielles avait été bâti avec ‘l’aide ou l’assistance technique’ allemande, française, britannique, suédoise, italienne, danoise, finlandaise, tchèque, et japonaise. p. 3
La marine marchande soviétique, en revanche [par oppositions aux navires militaires], fut principalement construite dans les chantiers navals étrangers. Jusqu’en 1941, seul un destroyer soviétique – le Tashkent – avait été fabriqué à l’étranger [comparé aux trois-quarts de la marine marchande]. p. 207
Le Royaume-Uni était de loin le principal fournisseur étranger. p. 208
[La Marine américaine], dans une lettre [de 1930] au Secrétaire d’État, expliqua qu’il n’y avait ‘aucune objection’ à la construction de sous-marins, etc., pour une telle ‘puissance étrangère alliée,’ et ajouta que c’était dans l’intérêt de la Marine car cela donnait du travail aux ouvriers des chantiers navals domestiques. Le Département d’État, après avoir reconnu la position de la Marine, souligna que, bien qu’il n’y ait aucune restriction légale sur la livraison de munitions à l’Union Soviétique, le sujet était ‘vu défavorablement par le Département. En conséquence, le Département voit défavorablement la construction de périscopes, sous-marins et matériel militaire dans le but d’une livraison à la Russie.’
Donc en 1930, la Marine était favorable à la livraison de munitions à l’Union Soviétique et le Département d’État contre. A partir de 1937, la position de la Marine s’inversa. p. 215
L’Amiral Miles, de la Mission Navale Britannique à Moscou résume la position en 1942 comme suit :
Bien qu’ils [les Russes] aient été proches des Allemands pendant deux ans de guerre, leur ignorance technique était surprenante…ils avaient seulement des hydrophones de détection sous-marines inefficaces, pas de mines magnétiques, pas de concept de démagnétisation, pas de radar, et…aucune idée de comment balayer les mines magnétiques ou acoustiques.
[…]
En termes de tonnage, le programme Prêt-Bail doubla probablement la Marine soviétique. Seul un petit nombre de navires furent rendus, bien que le contrat stipulât le retour de tous les bateaux. p. 217
Dans la décennie 1923-1932, le volume moyen annuel de construction aux États-Unis était d’un peu moins de neuf milliards de $. Le Plan Quinquennal dans son entier…généralement compris comme compressant 30 à 50 années de développement industriel en 5 ans, se monte en réalité à deux-tiers de la construction américaine annuelle moyenne de la dernière décennie (1923-1932) incluant trois années de sérieuse dépression. Que le célèbre Plan Quinquennal de l’Union Soviétique soit équivalent à moins d’une année moyenne de construction aux États-Unis à une signification économique profonde pour les deux pays. [Witkins] p. 256
Le lecteur se remémorera la censure croissante de l’information dans l’Union Soviétique tout au long des années 1930, culminant avec les procès de purge de 1937 et les accusations répétées de sabotage. Les journaux de commerce soviétiques à l’étranger cessèrent leur publication après 1933. L’explication habituelle est la paranoïa de Staline. Un facteur plus vraisemblable peut-être la réalisation naissante de la faiblesse intrinsèque de la forme socialiste de développement. p. 257
Presque toutes les concessions connues [entre l’URSS et des entreprises étrangères] offrent des exemples de ruptures de contrats flagrantes de la part du gouvernement soviétique. p. 263
En 1934 Henry Morgenthau mît fin aux restrictions commerciales avec la Russie (qui avaient été imposées suite au dumping de biens aux États-Unis) bien que le gouvernement des USA eût des preuves concernant le travail forcé dans des camps de l’Union Soviétique. p. 274
Ce n’est pas que le talent russe manque…Le cœur du problème est la grande faiblesse des régimes totalitaires dans la mise en application des avancées scientifiques à la structure industrielle de manière un tant soit peu rationnelle. Aucun chimiste, ni même aucun scientifique, de la stature d’Ipatieff n’a émergé dans les 50 années suivant la Révolution Bolchévique, ceci en dépit des énormes fonds versés dans la science ainsi que des conditions somme toute confortables dans lesquelles les scientifiques vivaient et travaillaient. p. 282
…sans l’assistance des pays capitalistes, l’Union Soviétique n’aurait pas eu les capacités techniques de faire quelque progrès économique que ce soit au cours des années 1930 et 1940. p. 286
Le taux de croissance moyenne annuelle (%) en fonction du degré d'assistance technique occidentale. La progression linéaire indique que plus les pays occidentaux aident, plus la croissance est forte.
…l’assistance technique occidentale a été le facteur majeur de la croissance économique soviétique pour la période 1928-1945. p. 339
Si la planification centrale a pour but de permettre un développement industriel équilibré, cela a été, du point de vue soviétique, un échec monumental. p. 341
Aucune technologie ou usine de premier plan entre les années 1930 et 1945 n’a été identifiée comme étant purement le fruit d’un effort soviétique. p. 346
https://archive.org/details/Sutton--Western-Technology-1930-1945
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