Wednesday 1 June 2016

Pendant ce temps au Japon

http://www.zerohedge.com/news/2016-05-31/japan-first-panic-won%E2%80%99t-be-last

Le résultat le plus commenté du dernier meeting du G7 a été la tentative du Japon de convaincre les autres économies majeures d'admettre qu'une crise se profile à très court terme et de prendre des mesures en conséquence. La réponse semble avoir été un apathie prononcée.

[...] Du coup le Japon - qui, souvenez-vous, a déjà emprunté des sommes qui dépassent l'entendement, accrû le bilan de sa banque centrale par plus en termes de % du PNB que la Fed ou la BCE, et poussé les taux d'intérêts sur la plupart de ses obligations d'état en territoire négatif, sans que tout cela ne porte ses fruits - a décidé de réagir à son sentiment (manifestement justifié) de panique en lançant une nouvelle salve de dépenses publiques:

Abe prépare un stimulus d'au plus 90,7 Mds $, dit le Nikkei


[...] Quant à l'augmentation de la TVA...

Abe va reporter l'augmentation de la TVA de un à trois ans


[...] Qu'est-ce que cela signifie? En gros, la prochaine phase de la crise économique globale a comencé. En premier lieu, les gouvernements ont réagi au krach des actions SSII en 2000 en baissant les taux d'intérêt et en augmentant les déficits. Puis ils ont réagi à l'explosion des dérivés liés à l'immobilier et à la quasi-faillite des banques en 2008 par des taux d'intérêt encore plus bas , encore plus de déficits, et des expériences telles que le Quantitative Easing. Ensuite ils ont réagi à l'anémique relance de la croissance avec des taux d'intérêt négatifs et plus de QE.

Rien de tout ceci n'a produit le genre de croissance permettant le ralentissement du ratio dette/PNB aux USA, en Europe ou au Japon, ce qui veut dire que tout le monde continue à creuser sa propre tombe financière. Vu que ce n'est pas une stratégie acceptable à long terme, quelque chose d'aytre doit être tenté par les gens qui espèrent être réélus dans quelques années. Alors on en est de nouveau aux déficits massifs, mais avec l'avantage des taux d'intérêt négatifs. Réfléchissez-y: quand un gouvernement émet de la dette à taux d'intérêt négatif, il réalise un profit sur la transaction. Et quand il vend sa dette à sa propre banque centrale il doit en réalité l'argent à lui-même. Un site nommé Forex Live vient de publié une analyse intéressante de cette situation inédite:

Changement de paradigme concernant les déficits


Si vous pouvez imprimer votre propre argent, vous pouvez émettre des montants illimités. Les seuls risques sont l'inflation et une érosion de la monnaie.


Et il se trouve que inflation et érosion de la monnaie sont exactement ce que beaucoup de gouvernements veulent.


Dans les pays développés, l'inflation est non-existente et la guerre des monnaies fair rage. Un puissant atout dans cette partie est le défaut via la monétisation de la dette, et elle arrive.


[...] L'idée de défaut semblerait créer une panique; si ce n'est dans les rues du moins sur les marchés. Mais c'est plus facile que vous ne le pensez et cela arrivera plus tôt que vosu ne le croyez.


Le plus dur est déjà derrière nous. Ce n'est qu'une question de prendre la dette que la banque centrale détient déjà et de l'annuler. Pour faciliter le choc, la dette serait simplement convertie en obligations que la banque centrale continuera à 'posséder' mais dont le coupon (intérêt) sera fixé à 0% et la maturité infinie.


Le Japon sera le premier à le faire.


Le Japon est un cauchemar démographique et a été incapable de stimuler l'inflation ces 20 dernières années en dépit de taux en déclin à 0% et moins. Le ratio dette/PNB est à un inconcevable 227,9% avec un nouveau budget de stimulus dans les cartons. Il n'y a aucun moyen de s'en sortir.


Pour le moment la Bank of Japan détient 35% de la dette totale du gouvernement et au rythme actuel elle atteindra 63,3% à la fin 2020. D'un coup de crayon tout cela pourrait disparaître.


[...]


Comment les marchés réagiront-ils


Les gouvernements sont faces à des chois cornéliens mais ils trouveront que la monétisation est bien plus facile que l'austérité à l'européenne (combien de gouvernements ont-ils été réélus après une telle politique?) ou une croissance atone.


Le premier épisode sera certainement des inquiétudes sur les marchés. L'or augmentera sans aucun doute et la monnaie s'affaiblira. Cela créera peut-être même de l'inflation.


Mais comme avec le QE, les premières actions seront à petite échelle et les gouvernements tomberont rapidement amoureux avec leur capacité nouvellement acquise de dépenser des montants sans cesse croissants.


Ceci est très troublant à plusieurs niveaux, mais c'est également facilement envisageable. Quand les gouvernements comprendront que dans un monde déflationniste (causé par la surcapacité industrielle et les dettes pourries dues à leurs erreurs politiques précédentes) ils peuvent absolument emprunter et dépenser ce qu'ils veulent - et si cela cause de l'inflation, eh bien tant mieux, ils gagnent ainsi la guerre des monnaies - alors les vannes seront ouvertes pour de bon.

Le Japon, comme il l'a fait avec ses folies monétaires et fiscales passées, mène la tendance. Et si l'histoire nous apprend quelque chose, c'est que nous allons bientôt le suivre.

 

http://www.zerohedge.com/news/2016-05-31/abenomics-death-cross-strikes-japan-pmi-plunges-40-month-lows

Depuis que l'Abenomics a été lâchée sur le monde (QQE ayant débuté en avril 2013), les choses ne se sont pas améliorées comme les 'experts' Japonais l'avaient prédit. En fait, avec un indice PMI en avril de 47,7, les conditions au Japon ont empiré au rythme le plus rapide en 40 mois... depuis qu'Abe a tiré ses trois flèches.



[...] Tant la production que les nouvelles commandes ont fortement baissé à partir du milieu du deuxième trimestre 2016. Une forte chute de la demande internationale a aussi contribué à la baisse du total des nouvelles commandes, alors que les exportations déclinaient au rythme le plus soutenu depuis janvier 2013.



Comme on le voit clairement, l'expansion massive du bilan de la banque centrale du Japon n'a rien donné... en fait, elle a fait empirer les chose... pour l'économie japonaise.

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