Le boulot d’Adam l’amena à voyager dans et hors d’Egypte pendant la première transition entre la révolution et le gouvernement quasi-légitime. « La première fois que je suis arrivé au Caire après la révolution de 2011, il y avait un couvre-feu, et j’étais inquiet du fait que l’arrivée tardive de mon vol pourrait poser problème. J’en ai parlé avec ma famille, qui était venue me chercher à l’aéroport, alors même que nous arrivions à un poste de contrôle militaire. J’étais tendu, contrairement à ma famille ; ils se comportaient comme si c’était normal. Pour eux, c’était devenu le nouvel état de fait. »
« Normal » se trouve être un terme tout relatif.
C’est un nouveau type de ‘mauvais’ quand la sécurité de
tous les jours est assurée par des gars perchés sur des tanks.
La fois suivante quand Adam est revenu au Caire, il y avait des rassemblements politiques et des manifestations à travers le pays ; les routes étaient souvent bloquées, rendant inaccessibles des quartiers entiers de la ville. Les locaux développèrent une application à succès pour aider les utilisateurs à naviguer cet environnement hautement volatile en envoyant des mises à jour sur le ‘trafic,’ telles que « des gens tirent à la kalash dans le ciel – prenez une autre route. »
Adam ne réalisa pas à quel point il était blasé face à la violence quotidienne de la ville jusqu’au jour où il observa deux factions armées livrer bataille autour d’un pont voisin en se demandant si ce raffut allait perturber son trajet de l’après-midi. « Mon principal souci était s oui ou non ils pouvaient en avoir terminé avant que mon boulot soit fini, ou si le trafic allait être un cauchemar à cause de ça ? »
Google dit que c’est rouge sur les 5 prochains km.
C’est comme planifier des vacances, sauf qu’au lieu de la pluie vous essayez d’éviter les feux de la révolution. Jim dit : « Chaque vendredi il y avait des manifs ; vous vous organisiez autour : ‘Oh, il y a une manif vendredi, restons hors du centre-ville.’ Pour l’anniversaire de la Révolution de Janvier nous sommes allés à Dahab [une petite ville à l’autre bout du pays], parce que nous savions qu’il allait y avoir de grandes manifs…vous êtes constamment devant les infos, et vous traitez les rassemblements politiques et les développements comme autant de fronts de tempête s’avançant. »
#1 Personne n’est neutre, même quand ils veulent l’être
Vous avez probablement regardé un certain nombre de « débats » entre des membres de la famille aux côtés opposés du spectre politique à Noël ou autre. Imaginez maintenant un débat tout aussi polarisant se tenant au milieu d’une révolution armée se composant d’extrémistes islamistes et de séculiers pro-militaires, et vous finissez dans une situation où même avoir un point de vue « modéré » peut résulter en un coup de couteau pour avoir échoué à soutenir franchement un côté ou l’autre.
Comme on l’a dit, après que le Président Moubarak a été mis dehors et que le pays a vivoté sans président pendant un an, Morsi, récemment sorti de prison, fut élu pour une législature somme toute très courte. Pendant ce temps, Jim enseignait l’anglais à des enfants âgés de 6 à 11 ans, qui est une tranche d’âge qui fait traditionnellement autant attention à la politique nationale qu’aux règles opérant dans la piscine à balle des restaurants Chuck E. Cheese.
Cependant, les gamins sont doués pour répéter n’importe quel vitriol politique qui sort de la bouche de leurs parents, peu importe qu’ils comprennent ce qu’ils disent ou non. Et, quand maman et papa reviennent à la maison en sang à cause de leur rhétorique politique, ou ne reviennent pas du tout, vous avez intérêt à croire que ces gamins vont répéter ce foutu schéma.
Les enfants, ces perroquets de la nature.
« J’enseignais l’anglais, et je leur apprenais le mot ‘voleur,’ et ce jeune de 11 ans sort, ‘Oh, les membres de la Muslim Brotherhood, ce sont des voleurs,’ » dit Jim. Comme si cela faisait partie de la leçon et le gamin rappelait gentiment qu’il ne l’avait pas étudiée. « Vous ne pouviez pas passer une journée sans parler politique. Vous vous présenteriez à quelqu’un, et ils demanderaient presque automatiquement, ‘Que pensez-vous de Morsi ? Que pensez-vous de la Muslim Brotherhood ?’ »
Que penses-tu de mon maquillage ?
Gardez à l’esprit que vous feriez mieux de faire vachement attention à comment vous allez répondre à une telle question dans un pays où un juge a récemment condamné 720 personnes à mort pour être des soutiens présumés de la Muslim Brotherhood à la suite de ce qu’on pourrait à peine appeler un procès. L’année dernière seule, le nouveau gouvernement a tué plus de 1.400 personnes et jeté plus de 16.000 en prison. La plupart était des supporteurs de Morsi – le dernier gars à avoir été foutu dehors – qui veulent qu’il revienne. Si cela arrive, il y aura une liste complètement différente d’arrestations…pour l’autre équipe.
Etc., etc.
Robert Evans
http://www.cracked.com/personal-experiences-1406-5-survival-lessons-from-inside-real-world-dystopia.html
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