Le gouvernement va émettre des reconnaissances de dette pour payer ses sous-traitants
http://www.zerohedge.com/news/2016-05-18/saudi-arabia-admits-full-blown-liquidity-crisis-will-pay-government-contractors-ious
Nous avons montré par le passé qu’une des conséquences du prix toujours bas du pétrole, largement dû à la stratégie de l’Arabie Saoudite visant à éliminer du marché ses compétiteurs ayant des coûts de production élevés et à se débarrasser des surplus de stocks, est le fait que l’Arabie Saoudite est elle-même impactée, avec un budget de fonctionnement en forte augmentation, une forte baisse de la croissance, et des licenciements de masse.
Il y a tout juste trois semaines nous rapportions que le plus important conglomérat de construction du Moyen Orient, le Groupe Saudi Binladin, annonçait qu’il licencierait 50.000 ouvriers soit un quart de ses employés, ravagé qu’il était par la faiblesse de l’économie.
Maintenantm l’Arabie Saoudite a admis qu’en plus de ses problèmes économiques sérieux, qui se manifestent le plus simplement par l’augmentation de la dette publique…
[caption id="" align="aligncenter" width="558"] Niveau de la dette publique de l'AS en % du PNB[/caption]
…et la croissance du risque de défaut…
[caption id="" align="aligncenter" width="600"] Credit Default Swap Portugal vs Arabie Saoudite [ ~coût pour s'assurer contre un défaut de paiement du pays en question ][/caption]…l’Arabie Saoudite peut ajouter les problèmes de liquidités à ses inquiétudes, car comme Bloomberg l’a annoncé il y a quelques instants, le pays vient juste de dire à ses banques qu’il envisage de payer certaines de ses factures à ses sous-traitants avec des obligations d’état, selon des sources proches du dossier.
Les sous-traitants pourraient détenir les instruments de type obligataire jusqu’à maturité.
Bloomberg ajoute que l’émission des obligations est l’une des options envisagées.
Jusqu’ici les sous-traitants ont reçu les paiements des factures en cours vis-à-vis du gouvernement en liquide.
Le ministre des finances de l’AS a refusé de commenter, idem pour la banque centrale.
C’est clair : en conséquence des déséquilibres budgétaires causés par les faibles prix du pétrole – un fait largement dû aux Saoudiens eux-mêmes – le royaume est forcé d’imposer une baisse de salaire à ses ouvriers. Cela signifie également que vu que le gouvernement doit « payer » via une émission obligataire, la crise de liquidités est bien pire que d’aucuns pensaient.
Ce qui nous amène à la question de la dévaluation : combien de temps avant que le SAR suive le yuan et soit dévalué ? D’après le marché, le forward à 12 mois du SAR s’échange à un prix impliquant une dévaluation de 12% dans les mois à venir.
[caption id="" align="aligncenter" width="600"] Spot: cours de change du jour Forward 12 mois: cours de change estimé dans un an[/caption]
Quand cela se produira effectivement est, bien sûr, à la discrétion du roi Salman.
Ce que cela signifie aussi qu’au fur et à mesure que l’AS générera désespérément du liquide supplémentaire, elle aussi sera prise dans la spiral déflationniste de l’excès de production vu qu’elle n’aura d’autre choix que de dépasser ses compétiteurs en vendant à prix encore plus bas, surtout ceux visant le marché Chinois comme la Russie, alors qu’elle cherche à rattraper en volume ce qu’elle perdra en prix. Par conséquent, tout espoir d’un gel de la production par l’AS – et donc l’OPEC – est désormais réduit à néant.
[temps de shorter le SAR...]
No comments:
Post a Comment