Thursday 20 April 2017

Fin de l'expansion de la masse monétaire

Par Martin Armstrong

L'une des plus grandes expériences monétaires de l'histoire a été l'achat d'obligations d'état par la banque centrale. On a étiqueté cela une forme d'"impression monétaire" censée créer de l'hyperinflation, ce qui ne s'est jamais matérialisé comme le pensaient les pessimistes. Mais le Quantitative Easing (QE) a quand-même fini par représenter aux bilans de la Fed, de la BCE, et de la BoJ, 13.500 mds $, ce qui est en soi plus que l'économie chinoise ou même celle de l'eurozone.


En réalité, la quantité de monnaie imprimée importe peu tant qu'elle ne trouve pas son chemin vers l'economie réelle. De plus, même si c'était le cas et que les gens la stockait en cas de coup dur, elle ne produirait toujours pas d'inflation.

Ce que la Fed a créé sont des réserves excédentaires. Presque 3.000 mds $ ont été laissés auprès de la Fed, rapportant aux banques des intérêts, et 4.500 mds de "monnaie imprimée" n'ont jamais mis les pieds hors de la Fed. C'est pour cela que l'inflation est restée à des niveaux très bas. De plus, la population s'est mise a économiser, ce qui explique également que la participation du public dans les marchés est à un plus bas historique.

L'arrêt de tous ces QE va amener une augmentation des rendements obligataires, ce qui fera augmenter le coût de financement des gouvernements. Les dépenses des états vont bondir en conséquence, ceux-ci estimant que les gens continueront à acheter leur dette.
...Comment les obligations peuvent-elles survivre et le système constamment emprunter sans jamais rembourser? De telles théories ne considèrent pas l'économie de manière cyclique et ne voient pas que le fait qu'ils vendent leurs obligations aujourd'hui ne garantit pas qu'il les vendront demain.

Les banques centrales sont coincées et ne peuvent pas revendre toutes les obligations qu'elles ont achetées. Elles devront attendre que ces dettes arrivent à maturité. La BCE est dans le pire état car elle détient 40% des obligations d'état de ses membres.
...Les banques centrales n'étant désormais plus sur le marché, les taux pourraient monter beaucoup plus vite que les "experts" ne le prédisent, les gouvernements devant plaire à de nouveaux investisseurs. Si cela ne marche pas, on aura droit à la Crise de la Dette Souveraine à propos de laquelle j'avertis le public depuis presque 30 ans.

[...] L'inflation qui va résulter de toutes ces expériences monétaires sera une inflation des actifs, PAS de la demande. Alors accrochez-vous, cela va être l'épreuve la plus folle de l'histoire monétaire de l'humanité.

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