« Les Russes n’ont jamais été en tête dans la course spatiale… Le retard soviétique dans la recherche spatiale est parfaitement naturel et inévitable, parce que l’Union Soviétique est un pays sous-développé, et est en particulier un pays technologiquement sous-développé. »
Leonid Vladimirov, ingénieur russe et ancien rédacteur en chef de Znanie-Sila, Moscou. p.130
Une aide cruciale aux ambitions soviétiques dans le domaine des fusées est venue d’Allemagne à la fin de la 2ème GM. Les installations transférées à l’URSS comprenaient les stations d’essai de Blizna et Peenemunde, qui furent capturées intactes et déplacés en URSS ; les vastes usines de production des V-1 et V-2 de Nordhausen et Prague ; les résultats des tests de fiabilité de quelques 6.900 V-2 allemands ; et 6.000 techniciens allemands (mais pas les plus haut placés), dont la plupart ne furent pas relâchés avant la fin des années 1950. p.130
Mittelwerke à Nordhausen fut visité en juin 1945 par des équipes de l’U.S. Strategic Bombing Survey qui rapportèrent que l’immense usine souterraine pouvait fabriquer des V-1 et V-2 aussi bien que des bombardiers Junkers-87. Les fusées V-2 étaient fabriquées dans 27 tunnels souterrains. L’usine était également équipée de machines-outils ainsi que d’une « ligne d’assemblage très bien organisée, pour le moteur de la fusée. » Sa production à la fin de la guerre était de 400 V-2 par mois, et son potentiel estimé était de 900 à 1.000 unités par mois.
Quand les Soviétiques occupèrent une partie de la zone américaine en juillet 1945 suite à un accord avec le Général (plus tard président) Eisenhower, l’usine de Nordhausen fut entièrement déplacée en URSS. p.131
En 1972 on n’entendait plus autant parler du programme spatial soviétique, car sa tâche était accomplie. Avec l’objectif de fournir la propagande destinée à dissimuler le retard technologique soviétique, le programme avait largement rempli ledit objectif. Les USA furent entraînés dans des programmes coûtant des milliards et des milliards de $, se servant de fonds pris aux contribuables américains, eux aussi victimes d’une propagande leur faisant croire qu’une sorte de course à l’espace se déroulait sous leurs yeux. La seule course qui existait était entre les USA et leur ombre. Aujourd’hui, sans aide supplémentaire de l’Occident, l’Union Soviétique ne peut faire aucun progrès significatif. Mais l’aide viendra des USA sous la forme d’aventures spatiales « en coopération. » p.133
En 1957, l’année de Spoutnik, l’Union Soviétique avait moins de téléphones que le Japon (3,3 millions contre 3,7 millions)…
En termes d’automobiles, l’Union Soviétique était encore moins bien fournie. En 1964, elle possédait un stock de 919.000 voitures, toutes produites dans des usines construites par les pays occidentaux, c.-à-d. à peine plus que l’Argentine (800.000) et bien moins que le Japon (1,6 million) et les USA (71,9 millions). p.133
Le traité soviéto-américain ABM de 1972 est un cas de plus où les USA ne peuvent apparemment pas s’empêcher de donner la part du lion aux Soviétiques. Le traité limite chaque pays à deux sites ABM, l’un dans la capitale, l’autre dans n’importe quel lieu aux USA ou en URSS.
En surface on pourrait croire que cela est parfaitement équitable. Un minimum de réflexion suggère que le côté américain n’aurait pas pu donner plus s’il avait essayé. Le traité échange la défense d’un tas de papiers usagés et de bâtiments vides – c’est à cela qu’équivaudrait Washington D.C. dans le cadre d’une attaque nucléaire – pour la défense de l’élément le plus important du complexe militaro-industriel soviétique. Une bombe atomique larguée sur Washington n’entamerait en rien le système de défense américain – le personnel du gouvernement aurait été évacué et Washington ne dispose pas d’industries. D’un autre côté, une bombe atomique sur Moscou supprimerait la clé du centre de défense soviétique. Avec SALT, Moscou obtient un système ABM.
…
En d’autres termes, dans le cas d’un conflit, s’il y a bien une cible évidente pour les USA en Russie, c’est Moscou – les autres cibles ne comptent relativement pas pour grand-chose. De plus, s’il y a bien une cible en Amérique que les Soviétiques n’attaqueront pas, c’est Washington D.C.
Les mystiques de notre gouvernement ont échangé la protection de rien aux USA [Washington D.C.] contre la protection des principaux éléments du complexe militaro-industriel soviétique.
Et le Sénat a été d’accord. p.135-136
Toute technologie moderne, incluant la technologie moderne militaire, dépend de l’utilisation d’ordinateurs. Pour faire un quelconque progrès dans les systèmes d’armement, les Soviétiques doivent utiliser des ordinateurs modernes à grande vitesse. Ces ordinateurs ainsi que la technologie connexe nécessaire sont venus de l’Occident et continuent à venir de l’Occident, presque exclusivement des USA.
Le professeur Judy de l’Université de Toronto se fait l’écho de cette conclusion lorsqu’elle écrit que « virtuellement toute » la technologie soviétique dans le domaine des ordinateurs est d’origine occidentale. Judy ne fournit aucun exemple de technologie adaptée aux ordinateurs qui soit d’origine soviétique, non plus que l’auteur n’a été capable de découvrir un quelconque ordinateur d’origine soviétique. p.138
En résumé, les ordinateurs soviétiques à usage militaire sont soit des ordinateurs américains « à usage civil » soit des copies d’ordinateurs américains importés et réadaptés pour des objectifs militaires spécifiques. p.140
« Si les Américains perdent leurs libertés à quelque moment que ce soit dans le futur proche, ce ne sera pas à cause du communisme mais à cause des excès bureaucratiques d’un gouvernement titanesque. »
Barry Goldwater, Sénateur de l’Arizona, octobre 1972. p.142
En ce qui concerne la bureaucratie, le problème que le Congrès doit encore affronter est triple :
- Le Département d’État et le Ministère du Commerce ont, au cours d’une période de presque 50 ans et surtout depuis le début des années 1930, facilité l’exportation de biens militaires et technologies connexes vers l’Union Soviétique.
- Les guerres de Corée et du Vietnam ont été alimentées des deux côtés par l’exportation de technologie occidentale, principalement des USA.
- La bureaucratie a tenté de manière continue et souvent avec succès de dissimuler des informations relatives à ce transfert technique massif et son application militaire subséquente par les Soviétiques. p.142
Un livre populaire dans les années 1930 était Vous ne Pouvez pas Faire des Affaires avec Hitler ! Les arguments moraux et de sécurité nationale dans ce livre ne s’appliquent apparemment qu’au totalitarisme d’Hitler. Il existe une incohérence extraordinaire dans le traitement du totalitarisme hitlérien et du totalitarisme stalinien. En effet, il y a des preuves directes et un grand nombre d’indices indirects que les décideurs de Washington ne voient pas du tout l’Union Soviétique comme une puissance totalitaire. p.145
L’aide américaine au totalitarisme de type marxiste n’est pas limitée à l’Union Soviétique. En 1971 par exemple, le Département d’État a essayé d’aider Allende, le président marxiste du Chili, d’acquérir des avions et de l’équipement de parachutisme aux USA. Trois mois plus tard, Allende a tenté d’imposer un contrôle marxiste total sur le Chili. Au moment où ce livre est écrit [1972], la classe moyenne montante se révolte, et l’on verra peut-être une guerre civile se développer dans ce pays. Une fois encore le Département d’État veut aider une clique marxiste à imposer son régime sur une population qui n’en veut pas. p.146
Dans les trois années de 1965 à 1967, un total de 162 Américains allèrent en URSS et 178 Soviétiques vinrent aux USA grâce au programme d’échange du Département d’État. Les totaux sont à peu près équilibrés mais les domaines de recherche sont eux incroyablement déséquilibrés. La plupart des Soviétiques (139 sur 178 [78%]) vinrent aux USA pour faire de la recherche en ingénierie et dans les sciences physiques, alors que la plupart des Américains (153 sur 162 [95%]) travaillèrent dans les champs de l’histoire, des sciences sociales, et de la littérature. Alors que 46 Soviétiques étudièrent la chimie et la métallurgie aux USA, aucun Américain n’eut l’occasion d’étudier la chimie et la métallurgie en URSS. Alors que 48 Soviétiques étudièrent l’ingénierie (sciences mécanique, électrique, et des matériaux) aux USA, seuls deux Américains purent étudier l’ingénierie en URSS. Alors que 27 physiciens Soviétiques vinrent aux USA, seuls deux physiciens américains allèrent en URSS, etc. À l’inverse, alors que 83 Américains étudièrent l’histoire, seuls 12 Soviétiques firent de même aux USA. Alors que 34 Américains étudièrent la littérature russe, l’Union Soviétique ne prit pas la peine d’envoyer un seul étudiant en littérature aux USA. Et alors que 11 Américains étudièrent le russe, seul un Russe vint pour apprendre l’anglais. p.147
[Les sujets typiques de recherche pour les Américains étaient les suivants :
La musique de clavier dans la Russie du 18ème s.
Les voyageurs russes à Byzance.
Recherches sur l’histoire de Zemski Sobor [congrès de la terre russe] durant le règne d’Ivan IV.
Analyse structurelle des histoires de Tchekhov.
Les recherches effectuées par les Soviétiques aux USA étaient directement liées au programme de missiles soviétique. En effet, le programme du Département d’État de « ponts pour la paix » semble dans certains cas être plus des « ponts pour la guerre. »
Caractéristiques des décharges dans un flux gazeux à haute vélocité.
Procédés de déposition de pellicules diélectriques, à semi-conduction, et métalliques dans des conditions d’un plasma de décharge gazeuse à basse température.
Dépendance quantitative entre la composition de phase, les stress micro et macro dans la couche de surface et les propriétés mécaniques des alliages durs.
État de la couche limite dans les tuyères à [vitesse] Machs élevés. p.148-149
Dr Barron, dans son livre À l’intérieur du Département d’État, accusa spécifiquement le Département de l’exportation de technologie militaire vers l’Union Soviétique, et donna quatre exemples d’outils hautement stratégiques dont l’exportation vers l’URSS fut poussée par des officiels au sein du Département d’État :
- Des aléseuses essentielles à la fabrication de tanks, d’artillerie, d’avions, et des réacteurs nucléaires utilisés dans les sous-marins.
- Des aléseuses verticales essentielles à la fabrication de réacteurs d’avions.
- Des machines ‘à équilibrage dynamique’ [cinétiques] utilisées pour équilibrer les arbres de transmission sur les moteurs des avions de chasse et des missiles guidés.
- Des rectifieuses cylindriques externes qui, d’après le témoignage d’un expert du Ministère de la Défense, sont essentielles à la fabrication de pièces de moteurs, missiles guidés, et radars.
Bryton Barron en conclut :
« Il devrait être évident que l’on ne peut pas plus faire confiance au personnel en charge au Département pour respecter les accords signés dans l’intérêt de la nation qu’on ne peut leur faire confiance pour nous fournir les faits complets concernant nos traités et autres engagements internationaux. » p.152-153
« Q : Existe-t-il un danger que ce pays aide les Russes à bâtir un potentiel de guerre qui puisse se retourner contre les intérêts du monde libre ?
R : Étant données les circonstances, il ne serait pas sage de ne pas accepter des contrats qui créeraient des emplois aux USA, quand refuser de vendre à l’Union Soviétique n’empêcherait en aucune façon leur progrès. »
Maurice H. Stans, banquier et ex-Ministre du Commerce, en réponse [au magazine] U.S. News & World Report, 20 décembre 1917. P.155
En 1919, le Dr. Julius Hammer était membre du Comité Exécutif du PCUS, et, en 1972, Armand Hammer (son fils et partenaire en affaire) est décrit comme le « capitaliste n°1 » en Amérique. p.157
Le contribuable a désormais la charge d’un budget de défense annuel de 80 milliards de $ contre un ennemi que l’on a nous-même construit, et on considère maintenant sérieusement à Washington d’étendre ce complexe militaro-industriel hostile. Encore pire, la contribuable américain devra prêter les fonds et garantir lui-même ces prêts dans le cadre de cette proposition suicidaire. Notre politique est une reductio ad absurdum [raisonnement par l'absurde]. p.163
No comments:
Post a Comment