Tuesday, 16 May 2017

La crise à venir des banques centrales

Par Martin Armstrong

J'ai averti que chaque fois qu'un gouvernement réagissait à une crise, la solution apportée créait la crise suivante. J'ai appelé cela le Paradox de Solution. Le retrait graduel des banques centrales des politiques monétaires de Quantitative Easing va vite devenir une menace majeure pour les marchés. La Fed en est déjà sorti et a commencé à relever les taux tout en annonçant qu'elle ne réinvestirait PAS l'argent quand les obligations qu'elle a achetées expireront...

Le vrai problème se trouve au niveau de la BCE et de la BoJ quand elles en finiront avec leurs programmes respectifs. Leurs économies ne bénéficient pas d'une monnaie qui est la monnaie de réserve comme le $ et elles n'ont pas le même attrait pour les investisseurs internationaux. La fin du QE mènera à une forte augmentation des rendements obligataires, ce qui fera exploser les coûts de financement des différents gouvernements à une vitesse beaucoup plus rapide qu'à n'importe quelle autre période historique. [Attendez-vous à une explosion du nombre de taxes, impôts, mesures d'extorsion...et de leurs taux/montants respectifs, NdT.] Il est possible que d'autres secteurs du système financier tels que les marchés actions et forex [devises] d'économies à la périphérie des USA tombent dans le chaos et l'incertitude, ne survivant que grâce à l'intervention des banques centrales.

Depuis 2008, la BoJ a vu son bilan augmenter de 107.000 mds de yen. La BCE a plus que doublé le sien, de 2 à 4.100 mds d'€ et détient 40% des dettes des états membres alors même que les tensions politiques augmentent au sein de l'"union". La crise verra jour quand les gouvernements - ceux qui sont véritablement subventionnés par les banques centrales depuis 2008 - ne trouveront plus d'acheteurs pour leurs obligations d'état. Cela fera raidement exploser les taux.

Les banques centrales étant jusqu'ici acheteuses de dernier recours, les rendements obligataires ne reflètent en aucun cas les risques de défaut de paiement des pays concernés. La baisse des taux cachent les risques de mauvaise gestion fiscale qui est si réapandue.

La Fed ayant annoncé la fin de son intervention, le marché obligataire US devra trouver de nouveaux acheteurs pour absorber les emprunts d'état. Cela ne sera pas forcément un problème à court terme, mais avec l'appronfondissement de la crise, on verra les capitaux fuir les obligations pour se précipiter vers les actions.

La BCE et la BoJ risquent de poursuivre ces programmes encore un peu. Un retrait de la BCE d'achats d'obligations européennes pourrait produire les pires dégâts économiques vus depuis l'Âge Sombre au Moyen Âge.

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