La montée du matérialisme
Newton est le
génie qui a fourni la solution à ce problème. L’application philosophique de
son monde tout géométrique de force et de matière mit à bas la croyance en une
divine providence comme main divine contrôlant l’histoire humaine. Le
contemporain de Newton, John Locke, révoqua de manière unilatérale la doctrine
du Péché Originel. Jean-Jacques Rousseau donna par la suite une teinte encore
plus romantique à ‘l’homme dans l’état de nature’ de Locke en le transformant
en un ‘noble sauvage’. Adam Smith enfin compléta le projet en réduisant la
morale à des adjectifs qui correspondaient à ses besoins d’alors avec la
publication de sa Théorie des Sentiments
Moraux en 1759. En faisant cela il remplaça un modèle sophistiqué pour la
morale basé sur l’architecture de l’âme et ses dimensions de raison par une
justification de la volonté de puissance qui hantera les Lumières jusqu’à ce
que Nietzsche la rende explicite à la fin du 19ème s.
Le projet suivant
de Smith fut d’imposer la physique newtonienne à l’économie. Jusqu’alors,
l’économie avait fait partie de la philosophie morale. Avec Smith, elle devint
le fruit de forces naturelles plutôt que de contraintes morales. Le marché
allait désormais résoudre tous les problèmes moraux. Au lieu d’obéir à la main
de Dieu, Smith expliqua qu’une main invisible s’occuperait de tous les
problèmes de contraction et de développement. Mais considérer l’economie comme de la
physique revient à appliquer la loi de la jungle à cette économie. Durant la
vie de Smith, la dette publique devint ingérable. Pris de désespoir, les Britanniques essayèrent de la faire peser sur les colonies américaines, ce qui mena à leur
rébellion puis indépendance.
Karl Marx
Karl Marx conçut
le communisme comme antidote à l’exploitation économique que le capitalisme
imposait à travers le monde. Marx était un anglophile qui passait le plus clair
de son temps dans les bibliothèques de Londres. Voyant que l’exploitation
capitaliste atteignait des niveaux intolérables, Marx écrivit le Manifeste du PC un an avant la
révolution de 1848. Marx était doué pour mobiliser les masser avec des slogans,
mais son matérialisme l’empêcha de comprendre l’économie. Il comprit avec justesse que le travail est
la source de toute valeur, mais son matérialisme l’empêcha de voir qu’il était
impossible de déduire un prix basé sur le travail en absence d’un marché. De
plus, il fut incapable de discerner le crime moral qu’est l’usure, l’utilisation
de l’argent à des fins d’exploitation. Au lieu de ça, il blâma l’argent
lui-même. Ainsi il condamna le marteau plutôt que l’homme qui le maniait.
L’économie est une branche de la philosophie morale. N’ayant pas compris cela,
Marx se mit à résoudre un problème moral en tant que matérialiste armé d’un
modèle pour la morale basé sur les sentiments. Croyant avoir découvert un
paradigme pour une utopie, Marx créa au lieu de ça un mécanisme de lutte des
classes. […] Son héritage a toujours été la justification de la violence pour
amener le Paradis sur Terre. […] Au final, Marx aura prouvé que le matérialisme
ne peut s’attaquer à des problèmes moraux. […]
La gauche diluée
Les philosophies
de gauche voire extrême-gauche ont été diluées sous diverses formes de
socialisme séculaire démocratique ou bien encore l’hybride de politique
sexualisée et d’économie libertaire prôné par le philosophe homosexuel Michel
Foucault. […] Il est le philosophe inextricablement lié à la révolution
sexuelle en Occident. Le philosophe-roi du postmodernisme représente la liberté
de succomber à ses désirs et de définir sa propre morale. Les consciences
libertaires et féministes sont sa progéniture intellectuelle. Ainsi, pour
elles, la liberté doit inclure la liberté d’assouvir ses désirs, sinon la
liberté n’existe pas.
Par exemple, les
libertaires indiens prétendent que restreindre le porno et autres contenus
sexuels en ligne constitue une ‘talibanisation’ des médias et de l’internet.
Pour les féministes, la prolifération du porno et des contenus à caractère
sexuel est un signe de changement positif. Elles expliquent que le porno fait
partie de la solution – pas du problème – et que la révolution sexuelle est le
médicament dont l’Inde socialement conservatrice a désespérément besoin pour
résoudre l’épidémie de viols qui mine le pays.
Avec Edward
Bernays, père des relations publiques et de la pub, et neveu de Freud, les
grandes entreprises ont compris depuis longtemps que sexualiser la culture est
le meilleur moyen pour transformer une société conservatrice telle que l’Inde
en une société matérialiste peuplée de consommateurs hédonistes agissant selon
leurs pulsions. Les féministes opposées à la pornographie ont du mal à attirer
les subsides des entreprises et à se faire entendre dans les médias, à tel
point que leur avenir est loin d’être assuré. Cela est dû au fait que la
sexualisation de la culture fait partie intégrante du capitalisme américain qui
est en train de s’imposer partout. […]
Le joueur de flûte [de Hamelin]
E. Michael Jones
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