En 1919, quand la
défaite des Alliés et de l’Armée Blanche [en Russie] semblait acquise, le NYT a
publié les titres et articles suivants :
·
30/12/1919
– Les Rouges cherchent la guerre avec l’Amérique
·
09/01/1920
– ‘Official Quarters’ décrit la menace bolchévique au Moyen Orient comme
terrible
·
11/01/1920
– Des officiels et diplomates Alliés envisagent une possible invasion de
l’Europe
·
13/01/1920
– Les cercles diplomatiques Alliés craignent une invasion de la Perse
·
16/01/1920
– Un titre sur huit colonnes :
La Grande Bretagne face à
une guerre avec les Rouges, appelle à une réunion à Paris
Des diplomates dans le secret s’attendent à la fois à une invasion
militaire de l’Europe et à une avancée soviétique en Asie du Sud et de l’Est.
Le matin suivant,
en revanche, on lisait :
Pas
de guerre avec la Russie, les Alliés feront des échanges commerciaux avec elle
·
07/02/1920
– Les Rouges lèvent une armée pour attaquer l’Inde
·
11/02/1920
– Craignez que les Bolchéviques envahissent désormais le Japon
On demandait aux
lecteurs du NYT de croire que toutes ces invasions venaient d’un pays ruiné
comme peu de nations l’ont été dans l’histoire, un pays se remettant tant bien
que mal d’une guerre mondiale atroce, un pays en proie à un chaos extrême dû à
une révolution sociale tout juste lancée, un pays dont les industries, déjà peu
avancées, s’étaient effondrées, et un pays victime d’une famine qui aura fait
au final des millions de morts avant de se dissiper.
En 1920, le
magazine The New Republic publia une
analyse poussée de la couverture médiatique par le NYT de la révolution russe.
Parmi d’autres choses, il fut noté que dans les deux ans suivant la révolution
d’octobre 1917, le NYT avait affirmé à pas moins de 91 reprises que « les
Soviétiques étaient presque à bout voire complètement à plat. »
Si cela est la
« réalité » telle que présentée par un journal américain respectable,
on ne peut qu’imaginer avec effarement ce que les autres journaux du pays
faisaient [et font toujours] gober à leurs lecteurs.
Les médias incitent à la guerre parce que c'est bon pour le business.
Et après ils prétendent que ce sont les indépendants qui sont 'Fake News'...
No comments:
Post a Comment