Monday 10 July 2017

Au-delà du socialisme et du capitalisme IV - Economie bouddhiste

Small Is Beautiful - Economics as if People Mattered - E. F. Schumacher

"La Nouvelle Birmanie ne voit pas de conflit entre les valeurs religieuses et le progrès économique.
La santé spirituelle et le bien-être matériel ne sont pas ennemis, ce sont des alliés naturels."

...Le point de vue bouddhiste considère le travail comme ayant trois aspects: 1) il fournit à l'homme
l'occasion d'utiliser et de développer ses capacités; 2) il lui permet de dépasser sa focalisation
sur son égo en le joignant à d'autres individus unis dans une tâche commune; 3) il amène les biens
et services  nécessaires à une existence digne.

...Organiser le travail en sorte qu'il devienne ennuyeux, qu'il perde sens ou stresse les employés
serait presque criminel. Cela indiquerait une plus grande considération pour les biens que pour
les gens, un manque criminel de compassaion et un degré d'attachement au côté matérialiste
de l'existence digne de briser l'âme. De la même manière, la détente pure comme alternative au travail
serait considéré comme une mauvaise compréhension de l'une des vérités de base de l'existence humaine, à savoir que le travail et la détente sont des aspects complémentaires du même procédé de vie qui ne peuvent être séparés sans détruire la joie du travail où la bénédiction de la détente.

...L'économie bouddhiste doit être très différente de l'économie matérialiste contemporaine,
vu que le Bouddhiste considère l'essence de la civilisation pas comme une multiplication
des désirs mais comme un procédé de purification de la personnalité humaine. Cette personnalité
est en premier lieu formée par le travail d'un individu. Et le travail, proprement accompli
dans des conditions de dignité humaine et de liberté, bénit de la même manière ceux qui le font
et leurs produits. Le philosophe et économiste indien J. C. Kumarappa le résume ainsi:

Si la nature du travail est appréciée et mise en application justement,
elle occupera la même place vis-à-vis des capacités supérieures que
la nourriture vis-à-vis du corps physique. Elle nourrit et rend plus vivant
l'homme supérieur et le pousse à donner le meilleur de lui-même. Elle dirige
son libre arbitre sur le bon chemin et discipline l'animal en lui. Elle fournit
un fond excellent pour que l'homme puisse afficher son échelle de valeurs
et développer sa personnalité.

...Dans l'ensemble, les femmes n'ont pas besoin de travail "externe", et l'emploi
des femmes à grande échelle dans des bureaux ou usines serait considéré comme le signe
d'un échec économique.

...Le Bouddhisme est "la Voie du Milieu" et par là il n'est pas opposé au bien-être
physique. Ce n'est pas la richesse qui fait obstacle à la Libération, mais l'attachement
à cette richesse; pas le fait de profiter des choses qui amènent du plaisir, mais
le désir de ces choses.

...L'économie moderne considére la consommation comme la seule finalité de toute
activité économique, prenant les facteurs de production - terres, travail, capital -
comme des moyens. L'économie bouddhiste essaie en bref de maximiser les satisfactions
humaines à travers la consommation, alors que l'économie matérialiste essaie de
maximiser la consommation à travers l'effort productif.

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